Effectuer un diagnostic QVT au travail est devenu essentiel. Elle améliore les conditions de travail, la qualité des services et la performance des organisations. Nombreuses sont les entreprises à vouloir mettre en place une démarche QVT. Comme pour tout, la théorie est en effet importante mais la pratique l’est plus encore. Nous allons vous livrer tous les secrets afin d’établir une démarche QVT au travail simple et efficace !
QVT au travail : Les principes de la QVT
Qu’est ce que la QVT ?
La QVT (Qualité de Vie au Travail) désigne l’ensemble des dispositifs permettant d’améliorer les conditions de travail des employés et la performance globale des entreprises. C’est une démarche employés/employeurs qui améliore le lien de chacun au travail. Elle dépend d’éléments variés :
- l’engagement de tous,
- la qualité des relations au travail,
- la qualité des relations sociales,
- le contenus du travail,
- l’environnement de travail,
- la conciliation vie personnelle et professionnelle,
- l’équilibre personnel.
Cette démarche connaît un engouement fulgurant en particulier avec la crise COVID. Faire un diagnostic QVT au travail se rapproche d’effectuer un diagnostic RH. Ils mobilisent les mêmes acteurs.
Qui sont les acteurs de la QVT ?
La qualité de vie au travail, c’est l’affaire de tous. Chacun a un rôle à jouer dans les démarches organisationnelles.
Les managers sont la pièce maîtresse dans l’amélioration de la qualité de vie au travail. Ils sont en première ligne face aux risques psycho-sociaux. La Direction Générale doit accompagner les équipes de management dans des formations adaptées.
Ils doivent être formés à reconnaître les signes attestant du mal-être et de la souffrance au travail. Plus le problème est décelé tôt, plus le travail sur l’amélioration est efficace.
La médecine du travail est garante de la santé au travail. Elle participe elle aussi à assurer la santé physique et mentale des employés.
Afin d’améliorer nos conditions de travail, le médecin sensibilise les équipes à :
- prévenir les risques professionnels,
- améliorer les relations au travail,
- travailler à l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail,
- avertir de la consommation de substances illicites sur le lieu de travail,
- communiquer sur la prévention concernant l’harcèlement moral ou sexuel,
- alerter concernant la pénibilité au travail et la désinsertion professionnelle,
- maintenir l’emploi des travailleurs.
Quelles sont les caractéristiques de la QVT ?
La QVT au travail n’est pas une simple démarche de confort. Selon l’Anact (Agence Nationale pour l’Améliorations des Conditions de Travail), elle :
- regroupe plusieurs domaines (la santé des employés, la sécurité au travail, etc…),
- dépend de la perception de chaque salarié,
- ne dépend pas uniquement de la qualité de vie au travail (par exemple si l’employé habite trop loin, sa satisfaction au travail peut en pâtir),
- donne un sens nouveau au travail de chacun.
Ce ne sont pas uniquement le salaire ou le confort des salariés qui font la QVT. Une représentation très altruiste de la gestion des ressources humaines et des managers : valoriser ses collaborateurs. Une vraie vocation !
QVT au travail : quelle est l’utilité d’un diagnostic QVT au travail ?
Un diagnostic QVT peut être réalisé peut-être réalisé afin :
- d’améliorer le travail des équipes,
- d’obtenir des résultats de meilleure qualité,
- de préserver la santé physique et mentale des employés,
- de fidéliser les collaborateurs,
- de promouvoir la qualité de vie en entreprise,
- d’améliorer l’environnement de travail,
- de favoriser l’innovation,
- de prévenir les risques professionnels,
- de diminuer l’absentéisme,
- d’améliorer la qualité du service.
Cependant, quatre objectifs peuvent retenir particulièrement l’attention des employeurs :
- donner un sens à son travail,
- fidéliser et motiver les employés,
- prévenir les risques professionnels pour favoriser la santé au travail,
- favoriser l’équilibre vie personnelle et professionnelle.
Un métier qui fait sens
Depuis la crise COVID, les remises en question sont grandes. Donner du sens à son travail est devenu une priorité. Cela représente un facteur qui améliore la qualité de vie et la santé au travail. La démarche QVT au travail c’est favoriser l’épanouissement des employés et d’augmenter la performance économique. Mettre ces deux points sur le même pied d’égalité est un atout dans cette quête de sens. Il faut absolument entretenir l’idée de donner du sens à son travail. En fonction des évolutions, des demandes des usagers et des réorganisations des structures.
Favoriser l’engagement et la motivation
Au travail, parler des difficultés, des problèmes rencontrés ou des dysfonctionnements organisationnels n’est pas toujours facile. Favoriser le dialogue social et la communication interne sur le lieu de travail deviennent des leviers majeurs afin d’agir sur la performance au travail. Les démarches Rps (risques psychosociaux) ont montré que favoriser une forme d’expression collective est importante.
La QVT au travail correspond à des dispositifs d’expression. Cela permet aux travailleurs de s’exprimer librement sur leur satisfaction au travail et les techniques de management du travail.
Cette liberté favorise l’engagement au travail des agents, leur motivation et limite l’usure professionnelle. Le stress au travail baisse et la performance économique n’en est que meilleure. Il s’agit là d’une ressource essentielle pour les projets de changement et d’un levier incontournable d’amélioration de sa qualité de vie au travail.
Prévenir les risques professionnels et favoriser la santé au travail
La QVT est une manière de traiter concrètement les risques psychosociaux (Rps).
Elle est “le passage à l’action” pour éviter de dégrader les conditions de travail en traitant divers domaines. Elle installe une démarche de travail en accord avec les recommandations Rps. Ce besoin d’expression sur le travail est alors valorisé et mieux intégré au fonctionnement permanent de la structure entrepreneuriale.
Citation en exergue : L’accord du 27 octobre 2013 sur la prévention des Rps, a permis d’entreprendre de nombreuses démarches. En 2017, l’Anact a réalisé une évaluation mettant en évidence la difficulté pour les services de mettre en œuvre un diagnostic QVT concret et efficace.
Une autre forme de prévention
Tout projet ou changement fait évoluer le poste de travail. Cela agit donc sur la qualité de vie au travail et/ou les conditions de travail. La santé au travail est un élément clé de la qualité de vie au travail. La démarche QVT favorise la prise en compte des risques liés au cadre professionnel dès l’initiation d’un nouveau projet. Elle permet de mener des actions en prévention primaire.
Il existe 3 niveaux de prévention des risques :
- primaire : pour prévenir et éviter les risques (psychosociaux, accident du travail, stress au travail, etc),
- secondaire : protéger et limiter les effets,
- tertiaire : réparer et prendre en charge les conséquences.
La conciliation des temps
L’équilibre vie professionnelle et vie personnelle soulève différents enjeux liés :
- aux exigences du service public,
- aux contraintes organisationnelles,
- aux situations individuelles des agents,
- aux caractéristiques du territoire (transports, modes de garde, …).
Un emploi du temps plus flexible évite le risque de burn-out et amplifie le bien-être et l’efficacité des acteurs de l’entreprise. La démarche QVT au travail contribue à une meilleure conciliation des temps, notamment avec :
- l’élaboration d’une charte des temps et de gestion des technologies de l’information et de la communication,
- la mise en œuvre du télétravail,
- la mise en place d’une politique d’accompagnement du maintien dans l’emploi ou d’action sociale en faveur des employés.
QVT au travail : comment la mettre en place ?
Étape 1 : Cadrer et lancer la démarche QVT
Tout d’abord, il faut analyser la situation en entreprise. Trois axes se profilent :
- établir les objectifs de la démarche QVT au travail,
- faire l’inventaire des mesures déjà mises en place au sein de l’organisation,
- souligner les problématiques particulières qui ressortent.
Le travail s’articule autour des attentes de la direction et des personnes concernées par la qualité de vie au travail.
Réaliser un premier diagnostic
Pour lancer la démarche de QVT au travail, il faut repérer les points forts et faibles de l’entreprise en :
- réfléchissant à ce qui amène à effectuer la démarche (attentes, objectifs, enjeux en tant que dirigeant),
- analysant des indicateurs clés comme : le taux d’absentéisme, les accidents de travail, le ressenti des salariés, le retour client.
Une fois ce travail effectué, place à l’élaboration du plan.
Étape 2 : Établir le plan avec tous les acteurs de l’entreprise
Bien-être et efficacité sont la préoccupation de tous. La QVT au travail doit réunir l’ensemble des collaborateurs qui vivent dans l’entreprise au quotidien. Il faut agir collectivement.
L’idéal est de constituer un comité de pilotage paritaire composé de salariés, de représentants du personnel, du Drh (ou expert RH) et de la direction. Le CSE ainsi que des personnes extérieures à l’entreprise peuvent également y prendre part.
Des idées pertinentes vouées à être mieux acceptées émergent lorsque tout le monde est impliqué. Le dirigeant, lui, doit porter et faire vivre cette démarche pour l’impulser et la globaliser.
Une fois le projet lancé, il ne faut surtout pas oublier de communiquer en interne. Cela va permettre de suivre les résultats.
Établir le diagnostic
Pour commencer, il vous faut des outils. Ici, il s’agit de mesurer la satisfaction collaborateurs. La GPS (Gestion des Perspectives Sociales) est un indispensable !
C’est un questionnaire préexistant sur les sujets abordés par la QVT. Il dégage les problématiques prioritaires à traiter. Un questionnaire QVT spécifique à l’entreprise ou des entretiens individuels peuvent suffire.
Enquête quantitative ou qualitative ?
Une méthodologie se dégage des objectifs, du budget et du temps consacré par l’entreprise au projet. La tendance est de privilégier les entretiens individuels car ils offrent l’opportunité à tous de s’exprimer sur l‘amélioration de la qualité de vie au travail. Les enquêtes qualitatives demandent plus de temps que les enquêtes quantitatives. Ces dernières sont plus rapides mais plus générales.
Étape 3 : Élaborer le plan d’actions
Prioriser les problématiques et établir des actions
Lorsque les problématiques sont identifiées, il ne reste que le plan d’actions à établir. Admettons par exemple que lors du diagnostic, il faut travailler sur l’amélioration de la santé mentale et la sécurité au travail. Cela signifie qu’il faut en faire une priorité et mettre en place des mesures afin d’améliorer les conditions sociales et la démarche-qualité (ex : réaliser ou actualiser le document unique d’évaluation des risques).
Les possibilités d’actions sont nombreuses, tout dépend de la thématique qui est soulevée lors de votre diagnostic : climat social, management, organisation du travail, équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Expérimenter la démarche QVT au travail
Travailler en mode projet va vous permettre d’expérimenter les préconisations. Ceci par le biais de situations concrètes au travail et en échangeant avec tous les acteurs de l’entreprise. Durant l’expérimentation il faut analyser et évaluer le fonctionnement des actions mises en œuvre. Cela permet d’apporter d’éventuels ajustements. Lors des réunions il est important d’être bienveillant et de ne pas juger. Admettre que certaines préconisations ne sont pas efficaces n’est pas une fatalité. Ces questions doivent être abordées pour contribuer à améliorer la situation.
Étape 4 : Suivre et piloter sa démarche QVT
Évaluer les résultats obtenus et pérenniser les actions dans le temps
Après avoir entamé la procédure, il est l’heure de suivre les résultats et de piloter la démarche QVT au travail. Pour cela, une analyse et une évaluation des résultats obtenus sont effectuées. Les indicateurs illustrent si les objectifs ont été atteints ou pas.
Si vos actions fonctionnent, vous pouvez les appliquer durablement à chaque projet. Votre entreprise s’habitue aux dimensions établies par la QVT. Cela passe par :
- une amélioration du dialogue social,
- un baromètre QVT (pour évaluer régulièrement les actions ou encore l’intégration des collaborateurs dès le début d’un projet).
Suivre les indicateurs
Afin d’assurer le suivi de la démarche on peut utiliser le baromètre QVT. Il prend en compte le ressenti des salariés en donnant la parole aux collaborateurs. Ils s’expriment sur les conditions d’amélioration, mais aussi sur les indicateurs.
Il est important de les définir conjointement avec le comité de pilotage et les représentants du personnel, car chaque structure est différente. L’ANACT répartit d’ailleurs ces indicateurs en 7 grandes familles :
- l’absentéisme,
- les conditions de travail,
- la démographie,
- le parcours,
- la production,
- la santé et la sécurité.
À vous de définir les indicateurs qui vous semblent les plus pertinents !
Que retenir de la mise en place d’un diagnostic QVT au travail ?
La QVT au travail promet la mise en place de belles mesures. Elle est le fruit de la volonté des acteurs de l’entreprise. Le but est de porter cette démarche pour améliorer le vivre ensemble et le bonheur au travail ! L’investissement de tous dans cette démarche fait toute la différence. Pour réussir pleinement à vivre cette aventure humaine, chacun doit “jouer le jeu” et apporter sa pierre à l’édifice. Il ne tient qu’à vous de rassembler toutes les bonnes volontés et de mettre en œuvre tous les moyens pour la concrétiser.